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sexta-feira, 3 de dezembro de 2010

A Fifa segundo um editorial do Le Monde

La FIFA, l'argent et la diplomatie du football
La FIFA, l'instance internationale qui régit le football, fonctionne comme une entreprise. Elle a un produit d'appel, le ballon rond, qu'elle souhaite populariser sur toute la planète, en générant des revenus exceptionnels. La décision d'attribuer l'organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie et celle de 2022 au Qatar, annoncée jeudi 2 décembre à Zurich, doit être analysée à cette aune.
Elle survient sur fond de polémique : au cours des semaines écoulées, plusieurs membres du comité exécutif de la FIFA ont été accusés d'avoir été corrompus. Deux d'entre eux n'ont pas participé au vote.
"Inadmissibles" sont ces accusations contre la FIFA, a dit Vladimir Poutine. Le premier ministre russe n'était pas en Suisse au moment où cette décision a été rendue, mais son ombre se dessine derrière la victoire de son pays, préféré à l'Angleterre, patrie du football et grande favorite.
Après avoir obtenu, à la surprise générale, l'organisation des Jeux d'hiver 2014 à Sotchi, Moscou fait coup double. Forte de la manne des ressources naturelles, au même titre que le Qatar, l'Etat russe a pesé une nouvelle fois de tout son poids. Dans les années à venir, les grands groupes industriels seront fermement priés de suivre pour respecter les délais et mener à bien les chantiers, qui s'annoncent énormes : nouveaux stades, routes, chemins de fer, aéroports, hôtels...
La corruption systémique qui ronge l'économie russe (le système qatari a aussi ses opacités) n'a pas été un facteur dissuasif pour le comité exécutif de la FIFA. Mais il est vrai que le pays avait d'autres arguments. Le choix de Sotchi fut stupéfiant et entouré de rumeurs insistantes de corruption, d'autant que les infrastructures élémentaires n'existaient pas dans cette ville balnéaire située sur la mer Noire. En revanche, le football demeure, avec le hockey sur glace, le sport favori des Russes. C'est un des domaines où la Russie fait réellement partie de l'Europe : ses clubs participent aux compétitions continentales.
On ne saurait en dire autant de l'émirat distingué jeudi. Très modeste pays du Moyen-Orient (11 427 km²) et peuplé de 1,7 million d'habitants, dont une écrasante majorité d'étrangers, le Qatar a tout à prouver.
Le pouvoir russe et son homologue qatari, à sa plus modeste mesure, voient ces grandes compétitions sportives organisées sur leur sol comme une double aubaine. Elles tiennent lieu de politique de grands travaux. Elles constituent un outil d'influence, une façon d'affirmer leur poids sur le plan international ou, plus simplement, une présence, dans le cas du Qatar, et de flatter les sentiments patriotiques. La Chine ne fit pas autrement avec les Jeux olympiques de Pékin, en 2008.
Au vu des sommes colossales que la Russie et le Qatar vont investir pour le prix de leurs ambitions et des dividendes que la FIFA compte en retirer, ces attributions seront de bonnes affaires. Jamais sport et politique n'auront été aussi intimement liés. Pour le meilleur et pour le pire.

Article paru dans l'édition du 04.12.10

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